Le collectif d'artistes professionnels des musiques et Danses Traditionnelles
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IIèmes Assises du CPMDT - du 31 octobre au 2 novembre 2006 à Duerne (69)

31 octobre : Diffusion

Cette journée s'est déroulée en plusieurs temps.

Un premier point a été fait sur le protocole d'avril concernant le statut des intermittents.

Une information importante : pour les intermittents indemnisés mais non imposables, les Assedic remboursent sur simple demande les cotisations CSG et RDS sur les indemnités touchées (pour plus d'informations contacter Isabelle Bazin).

Après un tour de table pour présenter les différentes façons dont chacun « gêre» la prospection, la diffusion, la communication… le constat général se résume à une difficulté de moyens qu'ils soient financiers, d'accompagnement et d'un manque de réseaux. Certains d'entre nous saluent le projet Planète Musiques, tout en étant conscients des limites de ce dispositif. Le problème de reconnaissance du secteur des musiques traditionnelles du point de vue médiatique, des collectivités locales et des décideurs culturels, la non-existence d'un véritable réseau de diffusion rend tout ce travail aléatoire, chaotique et inégal suivant les régions. Au niveau interne, nous poursuivons la constitution d'un fichier de « coups de cœur » de lieux de diffusions et de médias choisis par les adhérents du CPMDT. Ce listing sera mis en ligne prochainement sur le site du CPMDT.

Nous avons ensuite commencé à travailler sur le projet de charte du diffuseur en musique traditionnelle préparé par Christophe Sacchettini.



1er novembre : Le rapport Musique-Danse
Les Danseurs ne sont plus ce qu'ils étaient

Le constat fait aujourd'hui est celui d'une tendance à l'uniformisation du répertoire de danses proposées dans les bals folks et ce malgré le travail de recherche effectué dans certaines régions (Morvan par exemple). Ainsi, la frange du public la plus motivée par la danse désaffecterait les bals au profit des ateliers. Mais le public du bal folk est plus hétérogène qu'auparavant, dans les années 70 où tout le monde découvrait les danses en même temps à l'occasion des bals.

On distingue aujourd'hui deux voire trois catégories de public qui nourrissent des attentes très différentes vis à vis du bal :

- Les adeptes d'un bal folk spécialisé. Bons danseurs, ils recherchent la diversité des danses proposées.
- Les adeptes d'un bal folk festif. Plus ou moins bons danseurs, ils sont plus enclins à bien faire la fête que de bien danser.
- Les adeptes d'un bal folk conventionnel. Plus ou moins bons danseurs, ils ne recherchent pas spécialement la nouveauté dans le bal, qu'elle soit musicale ou bien qu'elle concerne la danse .

Les musiciens, non plus !

Les musiciens eux aussi ont évolué. Beaucoup ont été réticents à diversifier leur répertoire (et interpréter des répertoires qu'ils auraient moins bien maîtrisés) comme les danseurs le leur demandaient. Un certain nombre d' entre eux ont été attirés par la création de musiques soit « hors danse » - le concert leur offrant plus de liberté - soit dans le cadre du bal folk avec l'envie de faire évoluer la musique de bal avec les contraintes que celui-ci impose (exemples : DEDALE, DJAL). Souvent dans but de proposer quelque chose de plus festif (exemple : minuit guibolles).

Ainsi plusieurs générations de musiciens se sont succédées. Les musiciens traditionnels de la première génération ont été les acteurs du « revival » des années 70. Ceux de la deuxième génération se sont inspirés des musiques popularisées par la première pour réinventer dans les années 90 une musique pour la danse (exemples : DEDALE, DJAL). On assiste aujourd'hui à l'épanouissement d'une troisième génération, de jeunes et bon musiciens, très inspirés par la deuxième et très motivés pour cette musique (exemples : TNT, ZEF). Mais qui souvent, ne connaissent pas ou ne respectent pas certains fondamentaux des musiques traditionnelles.

Alors, le bal folk aujourd'hui, qu'est-ce-que c'est ?

Le bal est ainsi devenu un produit, un spectacle et un métier. Les besoins du spectacle sont d'ailleurs considérés par certains comme contradictoires avec une animation des danses pendant le bal que d'autres estiment en revanche indispensable pour un public de non danseurs.

Le bal folk, fait artistique ou acte social, est porteur d'une utopie, d'une envie de convivialité qui n'existe pas ou peu dans notre société. Paradoxalement, il est aussi devenu un loisir individualiste, les danseurs adoptant une attitude de plus en plus consumériste et un nombre croissant d'entre eux s'imaginant savoir danser en sortant d'une semaine passée à Gennetines !

Une certaine tendance du bal folk français s'apparenterait au phénomène des « Boombals » qui se développe en Belgique : un bal folk plus ouvert, plus rock, très populaire chez les jeunes.

Musiciens et danseurs: la grande divergence

Mais le bal est de plus en plus un lieu de divergences entre les envies musicales de certains groupes et les exigences de certains danseurs. DEDALE par exemple a introduit dans ses morceaux destinés à la danse des chorus. Le maintien de la pulsation par la section rythmique est là pour servir de repère aux danseurs et le chorus a entre autre pour vocation de stimuler l'attention du danseur, voire de l'interpeller, le provoquer. Cette pratique se retrouve chez de plus en plus de groupes. Mais de plus en plus de danseurs ont du mal à suivre, ne se sentant pas d'improviser à leur tour lors ces plages de chorus pendant lesquelles la mélodie disparaît. Ils auraient plutôt tendance à varier sur les mélodies et à « tenir la danse » quand les appuis de la mélodie disparaissent avec elle.

Et maintenant, que faire ?

Même si la musique a un temps d'avance sur la danse, musiciens et danseurs doivent retravailler leur art, modifier leurs positions respectives : le danseur doit davantage écouter le musicien et le musicien doit pouvoir recréer des mélodies voire des arrangements au plus près de la danse. L'envie de certains musiciens est d'ailleurs de proposer des bals « spécialisés », plus propices leur semble-t-il à une plus grande finesse de perception de la part des danseurs. Même si cela doit concerner un public lui-aussi « spécialisé ».

Séance d'écoute avec une danseuse

Geneviève CHUZEL a proposé l'écoute de quelques enregistrements de musiques de danses : trois sont des bourrées 2T et trois sont des rondeaux. Elle fait part à chaque fois de son ressenti en tant que danseuse. Il apparaît que certains morceaux contiennent tous les appuis nécessaires à la danse et sont de ce fait agréables à danser. D'autres en revanche ne contiennent pas ces appuis ou les perdent au gré de l'arrangement et sont beaucoup moins intéressants à danser qu'à écouter.



2 novembre, le matin : La formation continue

Nous avons, au cours de cette matinée, rencontré Jean-François Dutertre , délégué général de l'Adami.

Il nous a tout d'abord informé sur les différents types d'aides proposés par l'Adami concernant le disque, la diffusion et la création de spectacles.

Il a ensuite détaillé les projets aidés relevant de notre secteur et indiqué les nouveaux critères d'obtention des aides.

Puis il a présenté le projet de soutien à la formation professionnelle soit via des structures de formation déjà existantes ( par exemple le Studio des variétés), ou grâce à des stages ou master class à destination de musiciens professionnels ou en voie de professionalisation, ou enfin par attribution de bourses attribuées à des musiciens en formation .

Tous les secteurs musicaux sont concernés par ces aides, y compris les musiques traditionnelles.

S'est donc engagée une discussion sur les dispositifs à mettre en oeuvre concernant notre secteur.

La matinée s'est achevée sur une information sur les aides aux premières parties, suivie d'un échange libre avec Jean-François Dutertre.

L'après-midi : Et après ?

La discussion a porté sur la suite nos travaux, pour rebondir rapidement sur deux points importants de ces trois jours, il a été constitué deux commissions.

La première travaillant sur la formation continue se réunira le 21 novembre à Lyon, la seconde poursuivant le travail sur la charte du diffuseur, se réunira le 8 décembre à Dijon.

La prochaine réunion du collectif se tiendra le 8 janvier 2007 à Paris.

Compte-rendu croisé, partial et non exhaustif réalisé par Jean-Pierre Aufort, Jean-François Vrod et Stéphane Milleret.




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