Le collectif d'artistes professionnels des musiques et Danses Traditionnelles
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IVèmes Assises du CPMDT - du 12 au 14 janvier 2009 à Monterfil (35)

Etaient présents : Jean-François Vrod, Marc Anthony, Stéphane Milleret, Isabelle Bazin, Boris Trouplin, Norbert Pignol, Benjamin Macke, Christophe Sacchettini, Jean-Pierre Aufort, Martin Coudroy, Lina Bellard, Tony Canton, Gabriel Lenoir, Jean Léger, Bernard Subert, Philippe Véniel, Virginie Basset, Pierrick Lemou, Erwan Burban, Margaux Liénard, Miqueu Montanaro et Patrice Paichereau.


Lundi 12 Janvier
Intervention de Bernard Subert sur Terre Neuvas

Terre Neuvas est le spectacle de Bernard Subert en trio avec Marc Anthony et Pierrick Lemou La thématique du spectacle « Terre Neuvas » s'appuie sur un domaine culturel particulier et homogène. Les chansons de Terre Neuvas sont pratiquement identiques de Paimpol à Dunkerque.

Avant la création du spectacle, Bernard a effectué une importante recherche en archives dont des fonds photographiques sur cette pêche particulière à la morue.

L'histoire trame du spectacle est celle de l'arrière grand père de Bernard né en 1856 qui était Terre- Neuvas : perdu dans un doris, il finit par être débarqué au Portugal et revient à pied chez lui en Bretagne à Binic (cotes d'Armor). Son voyage qui dure un an et demi l'amène à traverser une aire géographique des Landes au Poitou qui présente des traits musicaux communs.

Bernard, Marc et Pierrick ont décidé de rester assez fidèles au répertoire traditionnel. Les quelques compositions qui sont présentes dans le spectacle n'ont pas de rapport particulier avec la matière collectée.

L'objectif de Bernard est de chercher à restituer l'ambiance générale des campagnes des Terre- neuvas et leur imaginaire.

Son intervention est suivie d'un échange avec l'assistance.

Intervention de Norbert Pignol sur 'Ventilo'

Norbert Pignol s'attache dans son intervention à décrire plutôt la production de son spectacle que le contenu artistique pour faire un complément à l'intervention précédente.

La production s'appuie sur le préachat de spectacle et la résidence d'artiste. L'équipe de production essaye de fournir un contexte de création aussi confortable que possible à l'artiste. 6 partenaires aident le projet : Correns (le Chantier), théâtre de Muctun en Acadie (Canada) Train Théâtre à Porte-lès-Valence (Drome), Scène Nationale de Cavaillon (Vaucluse), La Faïencerie (La Tronche – 38), la Maroquinerie (Paris).

Malgré les difficultés qui ont émaillé le parcours de cette création, Norbert considère cette expérience comme précieuse dans son parcours. Le staff d'une boite de production était à sa disposition et il a ainsi pu bénéficier d'un assez grand confort pour ce travail. Mais Norbert considère que son spectacle a fini par lui échapper en voulant trop travailler en équipe, en accordant trop de confiance aux gens autour de lui.

Autre point négatif, la surenchère technique et une équipe importante ont conduit à un coût de plateau trop important. Le spectacle a été joué 6 fois.

Echange avec l'assistance.


Intervention de Patrice Paichereau et de Jean Léger sur l'actualité du statut des intermittents du spectacle.

En introduction, ils rappellent que les artistes sont des artistes salariés et que c'est grâce à cela que le statut existe. Que devient l'artiste quand il monte une micro entreprise ? Se pose alors la problématique de l'employeur employé.

Sont évoqués ensuite divers sujets du moment concernant les négociations ainsi que des éclaircissements à propos de la Spedidam.



Mardi 13 janvier : Oralité avec Alain Savouret

Oralité = Oreille.

Il présente son parcours rapidement en rappelant qu'il a travaillé sur plusieurs terrains. C'est dans l'intervalle entre les choses que le sens existe.

Dans la fabrication d'un spectacle, plus on renforce chaque élément, plus la grande forme prends de la force. Comparaison entre l'architecte et l'oiseau pour expliquer la différence entre la posture de la composition savante et de l'improvisation libre. Entrer dans l'avenir à reculons (Paul Valéry) = l'improvisation libre. Pour les musiciens qui sont dans la représentation, comment être aussi dans la présentation (signifier le présent).

Le 20éme siècle a insisté sur le savoir-entendre. Musique : art du temps, art de l'espace et mise en jeu d'au moins 3 mémoires fonctionnelles liées à 3 écoutes :

- Une écoute microphonique qui peut être monaurale (monophonique) née avec le vingtième siècle avec l'invention du microphone et qui s'attache à la matière ou « substance » sonore.
- Une écoute mésophonique qui fait appel à la mémoire proche (un peu avant, un peu après).
- Une écoute macrophonique qui fait appel à une mémoire culturelle.

Plus on s'éloigne du texte (musical) plus on rentre dans le contexte alentour.

Inventer = venir dans. Différence avec la création qui est d'aboutir à quelque chose qui n'existe pas avant. Le mot création est piégé (Les allemands disent que seul Dieu peut créer !)

Dans une remise à plat des cursus pédagogiques, acter la différence entre l'apprentissage des savoir-faire et l'éducation artistique qui met en jeu chacun d'entre nous.

Alain Savouret finit en évoquant un de ses processus de composition qu'il appelle la polyphonie généralisée (rendre cohérent des éléments hétéroclites).


Travail pratique avec Alain Savouret

Travail en soliste avec Tony Canton (violon), Benjamin Macke (accordéon) puis Boris Trouplin (cornemuse) à partir des notions suivantes : entrer dans l'avenir à reculons, ne rien prévoir à l'avance, creuser à l'endroit où on est, s'appuyer sur ce qui vient juste de se passer.

Suite aux réactions à cet exercice, Alain précise qu'accepter de présenter en public une chose très personnelle relève finalement d'une attitude citoyenne qui permet à partir de l'expérience sensorielle d'une personne de faire avancer les choses pour un collectif. Puis un travail en trio sur la gestion de l'attaque, du corps et de la chute d'un son.Ensuite un travail en petits ensembles d'improvisation libre, échanges divers.

Arrêt vers 17h 30.

Concert le soir à « l'air du temps » de 21h15 à 23h avec tous les musiciens présents.



Mercredi 14 janvier : modalité avec René Zosso

La modalité sous entends monodie et bourdons joués ou sous entendus. Un mode induit une façon spécifique d'énoncer les degrés. Quand on a un bourdon, un deuxième à la quinte est supposé, il est la première harmonique produisant un son différent. On peut construire les modes avec les doigts de la main en groupant les doigts par 2 pour signaler la présence du demi-ton. La tonique est souvent la dernière note de la mélodie. Le doigt du bas est considéré comme tonique. Deux doigts du bas groupés : mode de Mi. Puis en retournant la main : mode de Fa…. Ainsi on peut définir les 6 modes authentes de base.

Applications pratiques en chantant.

Définition des modes plagaux, différences mode authente-plagal. Plagal ça veut dire dévié, il déborde dans le grave. Conséquences sur les bourdons.

Explication des hexacordes (do ré mi fa sol la) et « modulation » de ces hexacordes sur fa et sol, expliquant la prise de conscience des notes sib et si qui historiquement n'ont pas de nom au début de la théorisation.

Exemples avec des chansons.

Télécharger ici la documentation liée à son intervention.

Fin des assises à 17 h.




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Assisses précédentes

IIIèmes Assises du CPMDT du 17 au 19 décembre 2007 à Foucherans
IIèmes Assises du CPMDT du 31 octobre au 2 novembre 2006 à Duerne
Ières Assises du CPMDT du 28 au 30 septembre 2004 à Correns
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