VIIIIèmes
Assises du CPMDT - Septembre 2013 à Correns (83)
Compte-rendu de Boris Trouplin et Benjamin Macke
Le
mistral tambourine aux murs du Fort Gibron, et c’est dans les
retentissements assourdis de ses mugissements que
Jean-François Vrod
ouvre ces 8èmes Assises. Celles-ci se
tiennent cette année
dans le Var, sous les voûtes arquées de pierres
blanches du vieux
château de Correns.
Furent présents : Marc
Anthony, Isabelle Bazin, Jérôme Hamon, Benjamin
Macke, Olivier Jacquet, Miqueu Montanaro, Christophe Sacchettini, Boris
Trouplin,
Jean-François Vrod, Bernard Guinard, Manu Théron,
Ivan Dendievel, Fabrice Gaudé, Florian Mesureux, Max Leguem,
François Ganault, Françoise Dastrevigne, Guylaine
Renaud, Jean-Louis Todisco, Jean-Pierre Aufort, Marie Mazille, Serge
Pesce, Jean-Michel Bossini, Martin Coudroy,
Éléonore Weill, Patrick Vaillant, Philippe
Fanise, Pierre Bonnet, Lucie Lebrun, Laurent Cabané,
Amandine Dulieux et Benjamin Mélia.
Excusés : Virginie Basset,
Gilles Jamault, Margaux Liénard, Stéphane
Milleret, Pierrick Lemou, Tony Canton, Sébastien Berthet,
François Breugnot, Lina Bellard et Dominique
Pétetin.
Mardi
17 septembre
Ce mardi
17 septembre nous sommes donc une bonne trentaine rassemblés
en un
bel ovale de sièges, et c’est Françoise
Dastrevigne, directrice
artistique du Chantier, qui initie la matinée en
retraçant
l’historique de ce Centre de Création –
qui nous accueille –
depuis son origine étroitement associée aux
activités artistiques
relatives à Miquèu Montanaro,
jusqu’à sa prise d’autonomie et
l’affirmation propre de divers secteurs d’actions
– diffusion
de concerts et festival (Les Joutes Musicales
de
Printemps),
résidence de création, réflexion et
sensibilisation…
Ensuite
Serge Pesce
nous entretient de son parcours musical très
personnel.
Instrumentiste bricoleur singulier se situant au carrefour de marges,
il a élaboré et centré sa musique sur
le développement d’un jeu
de "guitare accommodée" – quelques 95 sons
différents, inventés et
répertoriés – et une recherche tant
intuitive qu’hasardeuse de
voies d’expression en adéquation avec son ressenti
propre.
Il crée ainsi sa matière sonore narrative ou
"musique imaginogène". Subissant autant
qu’il la choisit sa démarcation instrumentale pas
toujours identifiée ni clairement rattachée aux
musiques
traditionnelles, il nous fait part de sa perplexité joyeuse
à
s’être trouvé, entre autres, des
frères parmi des jazzmen
new-yorkais.
A l'écoute, Serge Pesce, Le Castel rose :
L’après-midi
est confié successivement à Isabelle Bazin puis
Manu Théron qui, à
leurs façons toutes singulières, nous content
leur cheminement de
musicien-chanteur.
Isabelle
Bazin dénude certains fils de son histoire
familiale pour
détailler,
touchante, ses premiers pas puis ses envolées salvatrices et
jouissives en terres de musiques, de scène, de chanson et de
clown.
Catharsis introspectif à la fois émouvant, lucide
et serein :
un véritable témoignage écrit,
narré et joué.
A l'écoute, Isabelle Bazin, Pour Baptiste :
Manu
Théron lui, à voix nue et sans
notes, dresse au
cours d’un
monologue gouailleur et construit le tableau passionné de
ses
filiations méditerranéennes. Jouant des concepts
partiellement
ironiques d’escroquerie et de bêtise,
mentionnant le
travail d’ensemenceurs linguistiques et populaires
qu’opérèrent
des groupes tels que Massilia Sound System ou Fabulous Trobadors, se
rattachant aux traditions de voix et percussion du Maghreb et du sud
italien, il en vient à définir son positionnement
artistique ainsi
: il fait la musique qu’il a envie d’entendre et
est à la recherche de la "vibration harmonique enivrante".
A l'écoute, Manu
Théron et Lo Cor de la Plana, Nau Gojatas :