Le collectif d'artistes professionnels des musiques et Danses Traditionnelles
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IXIèmes Assises du CPMDT - Février 2015 à Parthenay (79)

   

Pour ses IXèmes assises, c'est à la Maison des Cultures de Pays de Parthenay que le CPMDT a donné rendez-vous. Mêlant paroles d'artistes, témoignages de structures régionales, philosophie, musiques vivantes et ateliers de danses, ces rencontres ont tenu leur promesse jusqu'à réunir pour quelques communications, une cinquantaine de participants.

Elles ont été co-organisées par l'UPCP Métive en relation étroite avec le CPMDT.

Mardi 3 février

Josette Renaud, directrice de l’UPCP Métive, ouvre ces IXèmes Assises en dressant l’histoire et le portrait de ce lieu-structure dont les origines remontent aux mouvements d’Education Populaire et à la fusion, en 1969, de plusieurs réseaux associatifs menés notamment par André Pacher et Michel Valière. Depuis, cette structure menée par seize salariés partage ses tâches et actions entre dynamiques fédératives, transmission et formation à vocations professionnelles, sauvegarde et archivage de sources, et enfin production et diffusion de spectacle, avec l’organisation, depuis bientôt trente ans, du fameux festival De Bouche à Oreille.

Puis Marlène Belly, coordinatrice en musique traditionnelle du Diplôme National Supérieur de Professionnalisation des Musiciens (DNSPM) nous présente ce nouveau cursus assuré au CESMD de Poitiers. Elle nous en détaille les ramifications qui lient ce diplôme à une licence de musicologie, aux directives européennes, et aux DNSPM co-existants (piano, saxophone, quatuor, et musique ancienne) à Poitiers. Quelques caractéristiques sont à retenir de cette formation professionnalisante encore en rodage (en 2014 seulement sept étudiants transitent par sa branche « musiques trad’ ») :

- des stages d’immersion de plusieurs semaines permettent aux étudiants de parfaire leur formation (travail en archives sonores, participation à l'organisation de festival, rencontre de programmateurs);

- les semestres sont orientés selon des thématiques régionales;

- l’évaluation finale préfère placer les étudiants en situation scénique plutôt que devant un jury conventionnel.

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Deux témoignages d’artistes embellissent l’après-midi de cette première journée :

François Robin nous place en situation de circonstance en nous jouant une « sieste musicale », formule qu’il propose cette année au Nouveau Pavillon à Bouguenais (44) : temps d’écoute allongé, concert couché au cours duquel il mixe et diffuse des berceuses et comptines collectées dans l’agglomération nantaise, des extraits de concerts de la saison en cours au Nouveau Pavillon, et des paysages sonores de sa composition. Pour son auditoire de la MCP, il prolonge ce moment musical par une présentation détaillée de son rôle de « journaliste musical » au service d’une écoute alternative et relaxante.

Dans la foulée, Marie Mazille nous conte « In Situ », son expérience propre et son implication artistico-culturelle de collectage-création partagée avec les populations du quartier de la Villeneuve à Grenoble, quartier qu’elle habite. A l'écouter on comprend que ce projet, mené à bien tout au long de 2014 en compagnie de Christophe Sacchettini, Norbert Pignol et Patrick Reboud, et en partenariat avec l’association Salfé, a constitué une aventure musicale et sociale, où vie privée et projet professionnel se sont joyeusement entremêlés.

Mercredi 4 février

Christian Pacher, à voix nue, à fleur de grippe, et de toute sa densité, raconte son histoire de vie dans laquelle, comme une ronde dansée, tout se tient la main : l’implication de son père, acteur militant mu par une urgence de collecter chants et danses en Poitou, le contexte porteur d’Education Populaire valorisant savoirs et savoir-faire ruraux, et le bain culturel de proximité dans lequel il grandit. C’est plein de ces sources - mais également fragilisé par les répercussions d’un certain ostracisme dominant - qu’il deviendra musicien de profession, en bal puis en concert pour de longues années avant de revenir au bal avec Ciac Boum depuis six ans.

Sébastien Bertrand décline ensuite un témoignage similaire : enfant du Marais breton vendéen il grandit entre la dynamique conservatrice des collectages de son père Jean-Pierre, et les influences revivalistes plus émancipées de son oncle Thierry avec lequel il entame un travail au long cours au sein du Duo Bertrand. Ceci l'amènera à se structurer pour monter des projets artistiques ambitieux comme en témoigne la riche activité de sa Compagnie.

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Bernard Guinard, permanent de la FAMDT entame l’après-midi en résumant à grands traits l’actualité de la Fédération.

Puis, Jérémie Piolat, auteur de « Portrait du colonialisme / l’effet boomerang de sa violence et de ses destructions » expose et développe ses théories et questionnements confrontant, voire associant, attitude colonialiste, rapport au corps, et esthétiques de la danse traditionnelle. 

Certaines de ses vues, discutables, suscitent réactions et polémiques qui vont nous agiter jusqu’à 18h, heure à laquelle nous concoctons collégialement le programme de notre rituel concert impromptu du soir, qui une fois encore, déploiera ses pétulances et ses surprises pour nos plus belles jubilations.

Jeudi 5 février

Le matin, c’est une table ronde de musiciens-chanteurs-danseurs menée par Jean-François Vrod qui nous vaut un éventail de portraits et de regards sur certains des liens musique-danse. En l’absence malencontreuse de Denis Plassard, chorégraphe contemporain dont Christophe Sacchettini nous présente, via vidéos, la création « Rites », le propos va s’appuyer sur les témoignages de quelques situations régionales. Marif Coffineau, Valérie Imbert, Maxime Chevrier et Benoit Guerbigny exposent notamment certaines problématiques de « reconstitution » et de transmission de diverses formes de danses traditionnelles locales, de l'avant-deux aux rondes chantées de Vendée.

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La dernière après-midi nous réunit en ronde de danses, menées à tour de rôle par Maxime, Marif et Valérie, afin de mettre en pratique les exemples évoqués ce matin : ronds de l’île d’Yeu et branles de Noirmoutier, entre autres.

Benoit Guerbigny clôt l’après midi par un rapide et efficace apprentissage de l'avant – deux, juste avant que ne sonne l’heure des départs.

 

Assises précédentes

VIIIème Assises du CPMDT du 17 au 19 septembre 2013 à Correns (83.)
VIIèmes Assises du CPMDT du
30 janvier au 1er février 2012 à Hazebrouck (59).
VIèmes Assises du CPMDT du 31 janvier au 2 février 2011 à La Borne (18).
V
èmes Assises du CPMDT du 18 au 20 janvier 2010 à Gannat (63).
IVèmes Assises du CPMDT du 12 au 14 janvier 2009 à Monterfil (35).
IIIèmes Assises du CPMDT du 17 au 19 décembre 2007 à Foucherans (25).
IIèmes Assises du CPMDT du 31 octobre au 2 novembre 2006 à Duerne (69).
Ières Assises du CPMDT du 28 au 30 septembre 2004 à Correns (83).